IPS et ségrégation scolaire (BROUILLON)

entre pression du Privé et segrégations socio-spatiales

L'IPS ou Indicateur de Positions Sociale est un indicateur abstrait calculé par les services statistiques du ministère de l'éducation. Cet indicateur permet de quantifier le contexte social des élèves d'un établissement : plus l'IPS d'un élève est élevé plus il grandit dans un environnement qui facilite sont intégration scolaires en moyenne. Cet indicateur ne dit pas grand chose d'une trajectoire individuelle ce n'est même pas le facteur le plus important pour déterminer si un élève réussira à l'école ou non. Il permet par contre d'analyser assez finement la population d'élève d'un collège et les effet de ségrégations. C'est ce que nous allons tenté d’illustrer dans cet article en essayant de rendre cet indicateur un peu plus parlant.

De 0 à 200

L'IPS a été calibré de manière arbitraire pour prendre des valeurs entre 0 et 200

Une distribution normale centrée en 100

De la même manière cet indicateur par construction suit une loi normale centrée en 100, beaucoup d'élèves auront donc un IPS proche de cette valeur et quelques élèves une valeur beaucoup plus faible (autour de 60 par exemple) ou beaucoup plus élevé (autour de 140 par exemple), c'est ce que ce graphique représente : la distribution théoriques de l'IPS de l'ensemble des collégiens français.

Des disparités importantes

Bien entendu tous les collèges ne suivent pas cette même répartition et c'est ce qui rend cet indicateur intéressant. Par exemple le Collège Jeanine-Manuel dans le XV arrondissement de Paris est un établissement privé bilingue et élitiste qui regroupe une population d'élèves très favorisés. L'IPS moyen des élèves de cet établissement est proche de 150. C'est beaucoup plus que celui de la population de l'ensemble des collégiens. Il varie également beaucoup moins autour de cette moyenne, les élèves de ce collèges sont donc très homogènes du point de vue de l'IPS.

Des collèges en difficultés

A l'inverse de Jeanine, certains collèges accueillent une population d'élèves majoritairement peu favorisés. Le collège Rosa Parks à Nantes, qui fermera à la rentrée scolaire 2024 pour lutter contre la ségrégation scolaire à par exemple un IPS moyen proche de 67. Ces deux collèges sont donc complètement opposés.

Mais aussi de la mixité

Heureusement tous les collèges de France ne présente pas une ségrégation aussi importante. Le collège Saint-Exupéry proche de Montbéliard présente une distribution d'IPS très semblable à la distribution nationale.

Paris XV

Localement, des collèges bien que spatialement très proche peuvent présenter des profils très différents. Ces différences peuvent s'expliquer soit par la carte scolaire qui défini l'affectation des élèves aux différents collèges du secteur public soit par la présence de collèges privés pour lesquels la carte scolaire ne s'applique pas. Commençons par un cas de figure ou la différence de profil s'explique principalement par la présence de collèges privés sous contrat et regardons la distribution des IPS dans le XV arrondissement de Paris. L'IPS y est globalement plus élevé que dans le reste de la France. On observe cependant des différence de profils entre des collèges très favorisés et des collèges qui semblent plus proches de la moyenne nationale.

Des différences expliqués par le secteur Privé

Dans le cas du XV arrondissement, ces différences de profils s'expliquent principalement par la différence entre secteur Privés et secteur Public.

Avec des collèges Privès très favorisés

Les collèges du secteur privés présente en effet un IPS moyen autour de 150 ce qui est très élevé. Ils sont de plus assez homogènes.

Une seggrégation scolaire assez importante majoritairement du au secteur Privé

Au final, le XV arrondissement présente une ségrégation scolaire importante. Pour la mesurer on peut utiliser différents indicateurs comme par exemple l'information mutuelle normalisé. Cet indicateur augmente lorsque les collèges d'un territoire analysés sont très différents et diminue lorsqu'ils sont semblables, pour atteindre 0 lorsque tous les collèges présentent la même distributions d'IPS. Pour le XV, elle est égale à 0.05 ce qui est assez important comme nous le verrons lorsque nous analyserons l'ensemble du territoire Français. Avec cet indicateur, il est possible de calculer la part de cette ségrégation créer par la division entre secteur Public et secteur Privé. Au sein, du XV arrondissement cette part est très importante puisqu'elle est de 80%. Sur ce territoire, la ségrégation s'explique donc principalement par le recours des familles aisées à l’enseignement privé.

Mais le recours aux collèges Privés n'est pas le seul facteur de ségrégation, le cas de Blois.

Pour illustrer, prenons le cas de Blois dans le Loir-et-Cher, ici aussi il y a une forte hétérogénéité entre les collèges. Certains présentent en effet des IPS moyens très faibles autour de 60, alors que d'autres sont proches de 120.

La carte scolaire et la ségrégation résidentielle jouent un rôle très important.

Si l'on distingue collège Public, Privé et collèges Public en REP ou REP+, les principales différences s'observent entre collèges Public classés en REP ou REP+ et les autres. Les différences de compositions observées dans les collèges sont donc ici principalement dus à la ségrégation résidentielle et aux choix fait par l'intermédiaire de la carte scolaire.

Des dynamiques différentes suivant les territoires

Les différents exemples balayés jusqu'à présent montrent que les mécanismes à l'origine de la ségrégation scolaire sont multiples et complexes. Pour mieux comprendre ceux-ci, ils est intéressant d'analyser celle-ci géographiquement.

Pour analyser géographiquement ces différents mécanismes, nous allons nous appuyer sur l'échelle des communautés d'agglomérations. Cette échelle est pertinente pour analyser ce phénomène car elle correspond peu ou prou aux zones de recrutements possibles des collèges privés et d'adaptation pertinente de la carte scolaire.

Des communautés d'agglomérations et un espace plus rural

L'espace d'analyse correspondra donc aux communautés d'agglomération et aux espaces hors agglomérations de chaque département français. Dans le cas de l'Île de France où l'agglomération englobe plusieurs départements l'analyse sera départementale. C'est ce découpage qui est présentés dans la carte de droite.

La ségrégation scolaire est un phénomène majoritairement urbain

Pour chacun de ces territoires nous avons calculé l'information mutuelle normalisée pour évaluer le degré de ségrégation scolaire. Celui-ci varie entre 0.001 et 0.05 environ avec des différences importantes entre les territoires appartenant à une agglomération (qui présentent une ségrégation plus élevés) et les territoires hors agglomérations qui présente une ségrégation faible.

Mais qui concerne une majorité de collégiens

Cette cartographie pourrait laissée penser que le phénomène est donc local et peu important. Cependant si l'on prend en considération le nombre de collégiens concernés en pondérant chaque territoire suivant le nombre de collégiens, il apparaît clairement que ce phénomène concerne une majorité de collégiens.

Avec des dynamiques différentes

Si l'on s'intéresse à la cause principale de la ségrégation observée, les différences illustrées avec les exemples précédents ressortent, les territoires où l'impact du privé sur la ségrégation est important (plus de 50%) apparaissent ici en bleu. Ce phénomène concerne principalement les grandes métropoles : Ouest Parisien, Lyon, Lille, Mulhouse. A l'inverse, certaines agglomérations présentent un très faible impact du secteur privé sur la ségrégation (moins de 30%) qui s'explique principalement par les choix faits lors de la définition de la carte scolaire et par la ségrégation spatiale du territoire. Ces territoires apparaissent en vert sur la cartographie. Les exemples les plus frappant de territoires appartenant à cette catégorie sont Avignon, Nice, Calais ou bien Le Havre.

TODO